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Je ne sais ni lire ni écrire mais je sais me repentir ?

Pourquoi s'entêter à écrire quand une grande partie de la population des lecteurs ou lectrices possibles ne lisent que rarement des livres?

Les puristes me répondront il n'y a pas des lecteurs"ices" types. C'est vrai. L'écriture est déjà une thérapie personnelle avant tout. 

Qu'allons nous faire des repentis de tout genre?

Umberto Ecco écrivait : vous savez qu'on peut être hanté par le remord toute sa vie, non pas pour avoir choisi l'erreur, dont au moins on peut se repentir, mais pour s'être trouvé dans l'impossibilité de se prouver à soi même qu'on n'aurait pas choisi l'erreur. 

Chaque fois où je visite une librairie je suis effaré de constater le nombre des livres qui parlent de l'islam, des jeunes des quartiers et des arabes. Les termes employés sont parfois durs, proches de l'humiliation. Le pavé des écrivains est peuplé d'expert en tout genre. Expert sans vécu. Que des compilations des conventionnels étalées sur l'oeil des passagers des mots. Pour ma part, je m'intéresse aux écrits des personnes nées à l'étranger ou enfants des parents venus d'ailleurs, qu'elles soient françaises ou non. 

Le premier titre qui a attiré mon intention est de Kaoutar HARCHI, un essai, "je n'ai qu'une langue, ce n'est pas la mienne."

Des écrivains à l'épreuve. C'est un voyage dans la sphère des écrivains francophones qui viennent d'ailleurs et qu'on continue à les nommer ainsi même après l'obtention des prix genre Goncourt. Drôle d'univers teintés par ces hauts lieux de l'intelligence alors que le résidu de colonialisme est omniprésent. L'auteure  "pointe assez cruellement la manière dont la critique, les médias, les éditeurs, le Goncourt, ont façonné le roman et la pensée d'un écrivain prêt à beaucoup pour devenir un écrivain français. De ce point de vue le portrait que donne Kaoutar de la France littéraire, de ses élites parisiens, de ses journalistes est dur".

Le second est celui de Henda AYARI : j'ai choisi d'être libre.

Ancienne Salafiste enlève le voile et déclarait à 20ans j'étais jeune Salafiste et à 39 ans, je suis une femme musulmane libre. Je me suis libérée des chaînes mentales de Salafisme. Peut on muter facilement? Le livre est sincère. Le repentir est aussi une traversée de chemin de croix. Réussira t elle à long terme ? 

Le troisième est celui Faouzi Tarkhani : Mal vu. Un Salafiste témoigne.

D'athée au Salafisme, il y a une vie de moine et de troubadour. Après le désert, la voie. Vivre spirituellement calme. C'est surtout intellectuellement facile, surtout de ne pas penser au monde dans lequel on vit, surtout de ne pas accepter les évolutions tant au niveau matériel qu'intellectuel, vivre au temps des bédouins quand on vit à Paris avec une icône du rap c'est facile. C'est bizarre, je doute de cet écrit, on dirait une publicité mal paquetée. 

Le dernier est celui de d'Omar Benlala : la barbe.

l'itineraire spirituel d'un "barbu" repenti. Omar retrace dans ce livre sa quête d'identité, lui qui faisait partie des premiers barbus de France dans les annees1990. Après des échecs mutiples dès la scolarité, la voie se dessine. L'écrivain écrivait : n'ayant jamais mis les pieds dans une mosquée, je ne savais pas ce que j'allais trouvé. Mais parfaitement ce que je fuyais. Omar se sauve et s'exile dans le soufisme. 

La réflexion qui s'inpose, qu'allons nous faire des repentis ? Les convertis forment avec les repentis l'espèce la plus fragile qui soit, dangereuse aussi, ils mettent tout leur zèle à montrer la fermeté de leur nouvelle convertion. 

Mais toujours se souvenir pour pardonner. L'homme ou la femme reste un énigme progressive. 

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