Mon corps a-t-il un sexe ? libertin en religion

Mon corps a-t-il un sexe ?

«Elle est compliquée la question des religions. Le roman, sans la simplifier, lui donne sa dimension tragique.» Le Monde Magazine

Je vous ai choisi 4 livres puissants qui traçent finement la relation tumultueuse entre liberté de corps et dogmes religieux.

1. La Novice et le libertin de Nicole Cheverney, une Varoise ;
2. Jeux de masques, les mystérieuses de Stella Knighley, une Américaine ;
3. Le nombre de Dieu , de José Luis Corral, un Espagnol ;
4. Le Beau Juif d’Ali al-Muqri, un Yéménite.

D’emblée, j’ai refusé ce destin lamentable de vierge condamnée à la chasteté perpétuelle. J’aime faire l’amour, oui, j’aime les caresses d’un homme, j’aime sentir son haleine tout près de moi, son corps presser le mien, sa sueur arrosée la mienne lorsqu’il partage ma couche ! Comme ça parlait la mère principale du couvent bénédictin de la Celles dans le Var.

Le terme libertin (du latin libertinus, « esclave qui vient d’être libéré », « affranchi ») comporte deux acceptions principales :

• Dans sa version d’origine, le libertin est celui qui remet en cause les dogmes établis, c’est un libre penseur (ou libertin d’esprit) dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l’éthique religieuse (exemple : Dom Juan de Molière) ;
• Le sens qui prévaut de nos jours se réfère au libertin de mœurs, c’est-à-dire celui qui s’adonne aux plaisirs charnels (voire à la sexualité de groupe) avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle.

En s’apprêtant à faire mon déménagement, je tombe sur ce livre étonnant : la Novice et le libertin de Nicole Cheverney, une varoise qui nous conduit dans le scandale de la Celles, abbaye du var du côté de Brignoles au XVIIème siècle. « Je n’ai pas choisi de prendre l’habit religieux. Ma famille me l’a imposé ! avec des mots puissants, ce livre se rue comme un hymne à la liberté. »

Plus récent et mystérieux le livre de Stella Knighley nous gratifie avec un titre intriguant « jeux de masques, les mystérieuses ». Sarah mène des recherches sur Luciana Giordano, une jeune Vénitienne du XVIIIe siècle, qui aurait été envoyée au couvent pour avoir écrit un livre scandaleux attribué à Casanova. Très vite, l’attention de Sarah est accaparée par Marco Donato, qui lui a ouvert les portes de sa bibliothèque privée. Elle noue avec lui une relation aussi intense que virtuelle, car il s’obstine à cultiver le mystère. Qui est cet homme et que cache-t-il ? À mesure qu’elle découvre la correspondance de Luciana, Sarah se rend compte que leurs destins sont étroitement liés…

Le nombre de Dieu , Le destin d'une femme libre au temps des cathédrales

José Luis Corral

À l’aube du XIIIe siècle, alors que les rois d’Europe lancent les dernières croisades en terre Sainte, les évêques portent tous en eux le rêve d’ériger leur propre cathédrale. Avec Chartres, Rouen et Notre-Dame-de-Paris, la France a lancé un mouvement architectural sans précédent et plus personne ne peut imaginer un édifice sans y laisser toute sa place à la lumière. Nous sommes aux débuts de l’art gothique.
En Espagne, l’évêque de Burgos est bien décidé à faire ériger la plus grande et la plus lumineuse cathédrale du pays. Il fait alors appel au jeune maître bâtisseur Henri de Rouen, qui détient le très précieux secret du nombre d’or. Teresa, jeune peintre aux origines cathares doit s’adapter à ces nouvelles règles architecturales qui ne laissent que peu de place à la peinture. Son art et l’atelier qu’elle dirige y survivront-ils ?
Dans cette parenthèse médiévale où la femme jouit d’une grande liberté, dans cette période lumineuse du culte de l’amour et de l’intelligence, Teresa va réussir à faire de Henri de Rouen son allié et bien plus encore.
Mais leur amour va-t-il pouvoir dépasser tous les diktats pour faire decette cathédrale l’oeuvre de leur vie ?

Le Beau Juif

Ali al-Muqri

Dans le Yémen du xvIIe siècle, les communautés cohabitent et s’affrontent. Alors quand Fatima, la fille du mufti, s’éprend du bel adolescent juif qui répare les fenêtres ajourées du palais de son père, leur histoire est forcément destinée à connaître un parcours semé d’embûches. Quant à l’enfant de cette union interdite, ni les Musulmans ni les Juifs ne veulent le reconnaître. Que son père se convertisse à l’islam n’y change rien. Et quand, vers 1660, un certain Shabbataï Tsevi prétend être le Messie et redonne vie au rêve d’émancipation des Juifs, les rapports interreligieux se compliquent encore… Ce roman dresse un tableau vivant d’un Yémen fécond et multiculturel.